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L'ombre de la corne
22 février 2008

Ce matin, la pluie et le froid. De la fumée

Ce matin, la pluie et le froid. De la fumée s'échappe d'une cahute. (…) Il s'assied sur une petite chaise en bois couverte d'une peau de mouton, le feu le réchauffe un peu. L'abuela et sa fille parlent quechua sans se soucier de lui. Il se laisse bercer par les sons. Un petit garçon l'observe timidement, se cache dès qu'il est démasqué. Les cochons d'Inde, curieux aussi mais beaucoup moins farouches, couinent et circulent en tout sens. Une jeune fille rejoint le cercle. Elle lui sourit, comme hier sur le chemin. Des canetons viennent réclamer à la porte, des poules picorent la terre battue, le chat cherche à se blottir dans les bras de la mère qui caresse son garçon. Il pleut ici depuis un mois. Mais qu'il vente ou qu'il neige, il partira demain.

En fin de journée, une fillette vient lui rendre visite. Elle répond vaguement à ses questions, lui demande un stylo puis reste là, silencieuse et embarrassée. Il lui offre celui qu'il a en main depuis le matin. Elle part joyeusement, fait demi-tour, ouvre son mouchoir et lui donne les grains de maïs bouilli qu'il contient.

Plus tard, un garçon et une autre fillette lui apportent des pommes de terre chaudes de la cahute. Il n'a rien d'autre à leur offrir que les chewing-gum des enfants des rues de Lima. Ils s’en vont ravis. Le voyageur se souvient de la mine étonnée de ses hôtesses quand il leur donna la pièce d'un sol ce matin en échange des patates.

Il s'endort, repu d'écriture et de tubercules.

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